Le Petit Khanaytois – Octobre 2008

Gazette de désinformations khalifales

Pour s'offrir quelques instants d'innocente distraction en ce jour pluvieux, les Mulots se sont penchés, avec la plus grande attention, sur ce chef d'œuvre de l'art subtil de brasser du vent : le désormais fameux Edito du Khalife.

La dernière édition démarre très fort : "De nombreux travaux vont commencer, et par enchaînement devraient s'étaler sur un an."

Le lecteur et contribuable, alléché par une prévision à si long terme, se dit qu'il va pouvoir prendre connaissance d'une liste de chantiers dont il rêve depuis de longues années : fleurissement et embellissement du village, entretien et réfection de la voirie, extension de l'éclairage public, réalisation de trottoirs, sécurisation des déplacements, bref tout ce qui touche à sa vie quotidienne.

Que nenni ! Le Khalife nous annonce des réalisations d'une toute autre ampleur.

Les futurs habitants des OH ! de Khanay apprennent donc, avec une immense joie, qu'ils vont bénéficier des derniers progrès sanitaires du XXIème siècle : l'eau courante à tous les étages et le tout-à-l'égout. Les mauvaises langues qui prévoyaient déjà le creusement de puits et de fosses septiques, ne peuvent que s'incliner devant cette réalisation, par ailleurs déjà votée le 28 juin 2007. Comme quoi, annoncer plusieurs fois la même chose, ça vous meuble les creux d'un Edito.

Sur la route de Clermont, le Khalife découvre avec ébahissement que les travaux d'aménagement, planifiés par le Département depuis plusieurs années, vont se poursuivre. Il est vrai qu'il n'a guère l'habitude de voir des projets se concrétiser dans les délais prévus. Du coup, il faut réaliser dans l'urgence des travaux sans cesse reportés depuis une bonne décennie, sous peine d'avoir à démolir une chaussée flambant neuve.

Ensuite, le lecteur doit ingurgiter une tirade soporifique sur le Pont de Canet, érigé pour l'occasion en "patrimoine de cœur des canétois". Le Khalife n'a strictement rien à voir, ni rien à faire dans ces travaux, ce qui ne l'empêche pas de nous en tartiner deux paragraphes, comme s'il allait personnellement se charger de repeindre ce vénérable ouvrage. Tout ce bavardage pour nous annoncer quoi ? Qu'il ne connaît pas la date de ces futurs chantiers, que les feux tricolores ralentissent la circulation et qu'il nous en dira plus quand il saura de quoi il parle.

Ce fanfaron de Khalife enchaîne astucieusement sur "un autre secteur de projets", comme si le précédent était l'un des siens. Celui qui suit ne l'est pas davantage. En effet, la crèche intercommunale relève de la seule compétence de la CCC et le Khalife nous avait déjà annoncé son "ouverture le 1er janvier 2009". Nous en sommes maintenant à des travaux qui "devraient" être entrepris dans le courant du "premier semestre 2009". Entre janvier et juin de l'année prochaine, cela laisse une marge confortable avant d'avoir à révéler un éventuel nouveau report.

Enfin, pour en venir au seul projet un tant soit peu novateur, la mémoire défaillante du Khalife trébuche sur le fait que le réaménagement de l'espace scolaire a déjà été étudié, approuvé et voté il y a plus de 8 mois. Il suffisait ensuite d'annuler ce projet sous un prétexte ou un autre, et de le ressortir opportunément en période de disette communicative. L'art d'accommoder les restes et de faire du neuf avec du réchauffé.

Quant à la conclusion de l'Edito, elle relève d'une hallucination affabulatrice. Le Khalife nous parle d'étalement des projets dans le temps, afin de préserver l'équilibre de la gestion financière.

Sachant que les travaux sur la route de Brignac et sur la route de Clermont doivent être achevés avant la fin de l'année, et que le chantier du pont de Canet, ainsi que la construction de la crèche par la CCC ne concernent en rien les finances de la commune, quels sont donc ces mystérieux projets (au pluriel !) qui doivent impérativement s'étaler dans le temps, sous peine de mettre en péril la gestion financière ? Il est vrai qu'en matière d'étalement, le Khalife peut se prévaloir d'une longue pratique.

Cet Edito est ainsi la parfaite illustration d'un principe politicien éculé : "Ce n'est pas parce que l'on n'a rien à dire, qu'il faut se priver de le faire savoir haut et fort".

Pour terminer, je m'interroge sur la nature du fantasme qui pousse présomptueusement le Khalife à me remercier de la "confiance" que je n'ai jamais eu la moindre intention de lui accorder.