Histoire du Khalifat de Khanay


Il était une fois … dans les provinces méridionales de l'Empire allégorique du Grand Vizir, un charmant petit village qui a donné son nom au Khalifat de Khanay. Les habitants y vaquaient sereinement et en paix à leurs occupations. Nombre d'entre eux travaillaient la terre et fournissaient à l'Empire une variété de boissons festives.

Les Khalifes chargés d'administrer les affaires publiques étaient désignés tous les six ans par un Oracle d'origine romaine et portant le nom de Vox Populi. L'Oracle était réputé pour sa sagesse et le peuple était généralement satisfait de l'administration des Khalifes successifs. Tout allait donc relativement bien, jusqu'au jour funeste qui vit Vox Populi atteint d'un mal étrange.

Les plus éminents Docteurs de l'Empire furent appelés à son chevet et diagnostiquèrent l'infection de son organisme par un virus qu'ils baptisèrent Khlientelismus acutus. L'action de ce virus privait Vox Populi de sa sagesse légendaire et le rendait incapable de distinguer le bien du mal dans la gestion des affaires publiques, quand venait l'échéance de la désignation d'un nouveau Khalife. La conséquence de cette infirmité conduisit Vox Populi à reconduire le même Khalife pour plusieurs mandats successifs.

Alarmé par les résultats catastrophiques de cette situation, le Grand Vizir demanda à ses Docteurs de tenter une greffe de cellules saines sur l'organisme infecté de Vox Populi. L'opération fut réalisée par étapes et s'étira sur plusieurs années. A l'échéance suivante pour la désignation d'un nouveau Khalife, les Docteurs n'avaient malheureusement pu remplacer que la moitié des cellules atteintes et Vox Populi fut victime d'une crise de khlientélite particulièrement aiguë qui le conduisit à renouveler le mandat du Khalife sortant.

Cette issue catastrophique fut cependant tempérée par une réaction vigoureuse des cellules saines, qui commencèrent à priver le virus de certaines de ses capacités de nuisance. Le pronostic des Docteurs du Grand Vizir est encore réservé, mais ils ont bon espoir de voir la greffe progresser sous la vigilance des habitants de plus en plus nombreux à souhaiter le prompt rétablissement des facultés de Vox Populi.

Afin de suivre l'évolution de la situation dans ce Khalifat, le Grand Vizir a mandaté les membres d'une caste de scribes connus sous l'hyperonyme de Mulots. Sous la direction de leur Grande Prêtresse Katchina, ils sont chargés de lui adresser des mémoires sur les différents thèmes qui relèvent de leurs compétences respectives.

Mulot Historien.

dimanche 21 mars 2010

Le pompon sur le turban du Khalife …


Les Mulots n'étant pas des lecteurs coutumiers de la gazette régionale, un savoureux billet dédié à notre saltimbanque khalifal nous avait échappé.

Grâces soient rendues à Dame Cigale dont la vigilance nous a révélé l'existence de ce spicilège.

Khlikh sur l'image ci-dessous pour déguster ce chef d'œuvre de chrestomathie.



Ainsi, non content de se ridiculiser chaque trimestre avec des Éditos rocambolesques dans sa Gazette de Propagande, voilà que notre petit Khalife élargit son audience et provoque l'hilarité dans toute la contrée. Les extravagances de sa prestation nous incitent à renoncer aux allégories et métaphores qui font le charme de notre gazette, afin de rédiger la suite de cette khronikhe, sans ambages et en langage séculier. Nous espérons que nos fidèles lecteurs ne nous tiendront pas rigueur de cette dérogation.

L'introduction de l'article est le seul point sur lequel le Khalife n'affabule pas, en revendiquant explicitement la généreuse distribution des permis de construire à ses amis promoteurs. Quant à son "rictus rieur" à l'égard de ses "opposants", il devait être quelque peu crispé. Quelle frustration de ne pas avoir pu élaborer un stratagème qui aurait permis de réserver les largesses du POS à ses seuls thuriféraires !

Pour justifier les intrigues de la spéculation foncière et les artifices de la promotion immobilière, le Khalife nous sert, pour la nième fois, les escobarderies du dépôt de bilan de la cave coopérative. Ces mystifications sont à ce point outrancières, qu'elles méritent un développement. Nos connaissances en la matière étant rudimentaires, nous avons donné mandat à Mulot Enkhêteur de consulter un expert très au fait des évènements qui remontent déjà à une quinzaine d'années. Voici la quintessence de son analyse, étayée par des archives irréfutables. Les protagonistes de cette sombre affaire se reconnaîtront assurément.

En premier lieu et depuis belle lurette, il n'y a guère qu'une poignée de véritables vignerons dans le village. Les exploitants qui ont bénéficié des largesses urbanistiques du Khalife, ne produisaient qu'un jus insipide et inapte à l'élaboration d'un vin digne de ce nom. Ils ont cependant perçu de confortables revenus pendant plusieurs décennies, grâce à des subsides communautaires qui finançaient la destruction de leurs récoltes, par la distillation et la production de sucres. Ce n'est pas une crise du marché qui a provoqué la déroute de ce juteux système, mais l'avidité des plus gros apporteurs, par ailleurs administrateurs de la structure, qui se votaient sans vergogne des prix exorbitants pour la rétribution de leurs vendanges.

De surcroît, tous les adhérents qui ont eu la sagesse de se joindre aux actions en justice entreprises par une association créée à cet effet, ont intégralement récupéré leur mise. Les plus malins en ont même tiré de confortables profits. Pour compléter le tableau, il convient de préciser que ces adhérents sont actionnaires de la société civile qui est propriétaire de l'infâme friche industrielle qui défigure l'entrée de notre village. A ce titre, ils peuvent encore espérer la perception de juteuses plus values, le jour où ce site trouvera preneur pour une opération immobilière d'envergure.


A ce prétendu sauvetage altruiste du monde agricole, l'imagination débordante de notre Khalife ajoute le chimérique développement du commerce local. Les défaillances chroniques de sa mémoire lui font oublier que le village comptait plus de commerces avec 1500 habitants, qu'il n'en fait vivre aujourd'hui avec une population doublée. Seule exception, les agences immobilières … la belle affaire ! L'explication de cette apparente contradiction est fort simple. La croissance démographique dans la contrée, a stimulé l'appétit insatiable des enseignes de la grande distribution et le développement de leurs implantations asphyxie progressivement les commerces de proximité aux alentours.

La mention du château d'eau pour illustrer l'adaptation des infrastructures à l'urbanisation du village, relève de la mascarade dont notre saltimbanque est coutumier.
Où sont les espaces verts qui auraient pu quelque peu adoucir le bétonnage des nouveaux quartiers ?
Où sont les trottoirs qui auraient permis aux enfants de se rendre à l'école à pied, en toute sécurité, et d'éviter ainsi la circulation polluante de plusieurs centaines de voitures aux heures d'entrée et de sortie des classes ?
Où sont les pistes cyclables qui auraient facilité aux habitants des nouveaux quartiers, l'accès au centre du village ?

Pour se faire une opinion plus complète sur les remarquables capacités d'anticipation de notre Khalife mythomane, le lecteur pourra utilement consulter les commentaires pertinents de Sire JCB, publiés sous le titre "Urbanisation anarchique" en tête de notre khronikhe Un projet global et homogène ?

Le point noir des routes est allègrement évacué avec un argument d'une rare incongruité. En quoi des "réserves foncières" viendraient-elles miraculeusement remédier au délabrement catastrophique de la voirie communale ? Le Khalife aurait-il le projet d'aménager un boulevard périphérique dans ce qui reste des vignes autour de Khanay City ?

La déclaration selon laquelle "on ne peut pas construire sur des zones inondables" est frappée au coin du bon sens. Il reste à vérifier combien de constructions ont déjà été autorisées dans les zones à risques, qu'elles soient exposées aux débordements de l'Hérault ou aux inondations par les eaux de ruissellement. Sur ce sujet, le lecteur intéressé trouvera un complément d'informations dans l'article Etude Hydraulique Quartiers Nord publié sur le site des vaillants ARCAdiens.

L'envolée finale du Khalife dans ce tissu d'inepties, est de toute beauté. L'immense et irréversible gâchis d'une urbanisation anarchique, s'arrêterait donc soudainement à 3.499 habitants, juste pour faire mentir les mauvaises langues ? Qui ne s'est pas "marré" en lisant ces billevesées ?

samedi 6 février 2010

Le Petit Khanaytois - Janvier 2010

Avec son dernier Edito Mascarade, notre Khalife bateleur atteint et franchit même, des sommets de foutage de gueule™ et de faux-culterie™. Pour apprécier la substantifique moelle de sa tartuferie, je vous recommande la lecture de la piquante khronikhe dédiée par Dame Cigale à ce monument d'escobarderie.

Ma pauv' dame y'a plus d'saisons !
Dans nos contrées, la tradition est de formuler ses vœux de Nouvel An dans les premiers jours du mois de janvier. Pour les vœux adressés par missive et ceux exprimés en retour, l'usage accorde une tolérance jusqu'à la fin de ce premier mois de l'année.

Pour se distinguer, notre vénéré Khalife a vociféré les siens dans sa Gazette de Propagande datée de janvier, mais distribuée aux administrés dans les premiers jours de février. A moins que cette dérive temporelle ne soit un de ces "dommages collatéraux" du "marasme écologique" que notre Khalife visionnaire nous prédisait dans son désopilant Edito de janvier 2009.

Toujours est-il qu'à notre grand désarroi, nous sommes corollairement hors délai pour lui retourner le compliment. Tout bien considéré, cette situation présente le substantiel avantage de nous éviter de sombrer dans l'hypocrisie …

L'art des vœux
Pour le commun des mortels, il n'est pas aisé de faire preuve d'originalité dans l'expression de ses vœux à des connaissances dont il ne partage pas l'intimité. Les édiles qui se trouvent confrontés à cet obstacle, ont la chance de pouvoir agrémenter les banalités usuelles (santé, bonheur, argent, succès), en présentant à leurs sujets un bilan de leurs réalisations de l'année écoulée et en exposant leurs projets pour l'année à venir.

Notre pauvre Khalife n'ayant rien de probant à publier sur ces deux sujets, en est réduit à assaisonner ses deux lignes de poncifs, avec une extravagante diatribe dans laquelle il se flagelle pour expier 20 années de laxisme et d'incompétence de son administration. C'est admirable !

"Que d'eau, que d'eau !"
Exclamation d'une remarquable pertinence, attribuée au Maréchal Patrice de Mac Mahon, Président de la République, le 26 juin 1875, à propos des inondations de la Garonne. Subjugué par une telle éloquence, le Vizir local lui aurait répondu : "Et encore, monsieur le Maréchal, vous ne voyez que le dessus".

Il en est de même pour le burlesque factum du Khalife contre cette "majorité de mauvais payeurs" qui négligent d'acquitter leurs factures d'eau. En effet, son libelle ne s'adresse qu'à des administrés dont le compteur a été relevé et auxquels une facture en bonne et due forme a été adressée. Sous la surface de cette catégorie d'usagers, il circule d'étranges rumeurs sur d'autres pratiques en usage pour échapper à la dîme de l'eau.
D'éminents thuriféraires du Khalife se flattent d'avoir échappé à l'installation d'un compteur sur le branchement de leur résidence. Certains se glorifient d'avoir astucieusement bricolé leur installation, de manière à faire tourner le compteur selon leur bon vouloir, afin d'afficher une consommation strictement minimale. D'autres encore, titulaires d'une installation parfaitement conforme, excipent de leurs relations privilégiées pour affirmer ne jamais avoir été facturés pour leur consommation d'eau. Sordides réalités ou pures fanfaronnades ?
* * * * *
Pour conclure (provisoirement …) cet épisode d'une réjouissante loufoquerie, il nous reste à découvrir les obscures motivations qui ont poussé le Khalife à se discréditer avec ce déballage incongru des carences de sa propre administration. Pourquoi interpeller publiquement les auteurs de ces "incivilités", dès lors qu'ils sont nommément identifiés ? Quel est l'intérêt de proclamer à toute la population, que "Les débiteurs vont être informés par lettre de la somme due" ? Cette démarche de bon sens élémentaire, est-elle une innovation à ce point révolutionnaire ?

Enfin, ce pauvre Khalife n'a pas résisté à son penchant historique pour la victimisation™, avec ses jérémiades sur "certaines personnes" qui vont lui en vouloir (les heureux bénéficiaires de ses indulgences clientélistes ?) et "certains opportunistes" (ses khourtisans désappointés ?) qui en profiteront pour lui subtiliser sa baballe.

dimanche 8 novembre 2009

Le Petit Khanaytois - Octobre 2009

La lecture de ce numéro de la Gazette de Propagande Khalifale a suscité une profonde détresse dans la communauté des Mulots. En effet, l'absence des traditionnels articles qui nous présentaient les activités des associations, ôte à cette publication l'essentiel de son charme. La déception était à ce point intense, que nous étions sur le point de renoncer à rédiger la présente khronikhe. Seul un sens aigu du devoir nous a permis de surmonter cette cruelle épreuve …

* * * * *
Après avoir commencé l'année avec ses considérations nébuleuses sur le "marasme écologique" et ses "dommages collatéraux", notre vénéré Khalife nous offre un nouveau spécimen de ses risibles Editos-diversions.

Avec tout le battage médiatique autour de la grippe dite "A", il était inéluctable qu'il soit contaminé par ce virus H1N1 qui a le grand mérite d'occulter l'actualité sur les véritables sujets qui fâchent, à savoir : les problèmes économiques et sociaux, pour le Grand Khalife de l'Elysée; la réalisation de promesses élekhtorales dithyrambikhes, pour le Petit Khalife de Khanay.

C'est bien là qu'il y a "de quoi déstabiliser le simple citoyen qui se pose beaucoup de questions" et ce ne sont pas les "poubelles à pédale(s)" qui lui apporteront les réponses, même s'il ressent une immense fierté en découvrant que le Khalife a réussi la performance tekhnologikhe d'équiper lesdites poubelles de plusieurs pédale(s)

Le sujet délibérément banal et aseptique choisi pour cet Edito par la scribe attitrée du Khalife, a sans doute été jugé peu valorisant par ce dernier, au point qu'il n'a pas résisté à la pulsion d'y insérer une proclamation égocentrique "J'ai donné mon accord à Monsieur le Sous Préfet … patin couffin … et patati et patata …". Cette révélation superfétatoire d'un insignifiant détail d'intendance administrative, ne manquera pas de susciter l'admiration des foules béates.

Dans le corps de la gazette, le Khalife nous révèle enfin sa fumeuse "Charte environnementale". Force est de constater qu'après une période de gestation quasi éléphantesque, la montagne accouche … d'une souris verte

Au milieu d'un fatras de généralités khopiées-khollées, on peut lire que "La municipalité souhaite engager une démarche de réflexion portant sur les actions à entreprendre dans le but de promouvoir et d'assurer une politique de qualité environnementale à l'échelle de son territoire".

Si tant est que cette grandiloquente déclaration d'intention repose sur un embryon de réalité, nos élus peuvent se dispenser de réinventer le fil à couper le beurre, s'épargner d'éprouvantes démarches de réflexion et s'exempter de harassantes réunions, en ayant l'intelligence de commencer par se documenter sur le travail déjà réalisé par d'éminents professionnels depuis de nombreuses années.

Afin d’aider les collectivités locales et les acteurs de l’urbanisme à réduire l'impact environnemental de leurs réalisations, l’ADEME a développé dès 2003 une méthodologie spécifique pour une Approche environnementale de l’urbanisme(AEU). Cet excellent ouvrage est disponible pour la modique somme de 50 € auprès de la Librairie du Moniteur.

Quant aux détails des engagements de la charte, certains ne manquent pas de sel, tout autant que le Khalife ne manque pas d'air.
  • La nouvelle cantine en préfabriqué est-elle représentative des futurs "modes constructifs respectueux de l'environnement" ?

  • Le référentiel "quartier durable" a-t-il été "imposé aux aménageurs" pour l'opération de lotissement des Oh! De Khanay ?

  • Pour la "Charte chantier propre", le Khalife nous a donné un aperçu de son engagement environnemental, à peine quelques semaines après son élection, en donnant sa bénédiction au déversement dans la Lergue, de plusieurs dizaines de tonnes de déchets de chantier toxiques.
En fin de compte, dans cette litanie de pétitions de principe, la seule opération concrète sera la sensibilisation des écoliers, action qui reposera essentiellement sur les épaules déjà lourdement chargées du corps enseignant, le Khalife se satisfaisant de pérorer au fil des cérémonies.

* * * * *
Dépose minute ...






















... et rembarquement

mercredi 14 octobre 2009

Promesses d'Automne …

... Autant en emporte le vent !

Considérant le nombre des khommentaires publiés dans la khronikhe précédente et afin d'épargner aux souris de nos fans un laborieux parcours vers les derniers papotages, nous ouvrons ce nouvel espace à l'expression de l'enthousiasme populaire que suscitent les pantomimes de notre vénéré Khalife [Bénis Soient Ses Glorieux Ego-Editos].

Notre sollicitude ne concerne en rien les sbires de son Khomité de Skhrutation des Gazettes Séditieuses, dont le QI de pétoncle les tient rivés, bouche bée et yeux hagards, au premier quart des khommentaires, dans une tentative désespérée d'en comprendre le sens, à défaut d'avoir la capacité d'en percevoir la substantifique moelle.

Après les digressions et les galéjades subséquentes qui ont clôturé le chapitre précédent, sur le thème captivant des légers embarras gastriques suscités par nos horrifiants potins chez les âmes sensibles, il est temps de revenir à des sujets plus sérieux, si tant est qu'il soit décent d'user de cet attribut en évoquant le Khalife et ses thuriféraires.

Nous débuterons par une apostille à la pertinente observation de Sire Khandide, sur la teneur du dernier khonseil khalifal.

Le fantasmagorique Schéma Général de Circulation n'est pas le seul artifice que notre illusionniste de Khalife nous promettait dans sa pochette-surprise pour cette rentrée.

Dans son Edito-fadaises de mai dernier, il nous exposait un "Autre grand dossier sur lequel nous travaillons", à savoir une grandiose "Charte Communale … blablabla … blablabla …" dont il nous annonçait qu'elle "devrait pouvoir être présentée aux administrés dès la rentrée de septembre".

Une fois de plus, l'année de cette miraculeuse révélation n'est pas précisée. Faut-il comprendre que le concept de "travailler sur un dossier", consiste pour nos élus à s'asseoir en chœur dessus, avec la complaisance servile qui leur est coutumière ?

vendredi 14 août 2009

Le Petit Khanaytois - Juillet 2009

Nous espérons que nos fidèles lecteurs voudront bien avoir la grande bonté et l'extrême indulgence de ne pas nous tenir rigueur de la publication tardive de cette khronikhe de dissection sémantique, psychanalytique et caricaturale de la Gazette de Propagande de notre vénéré Khalife.

Nous étions en villégiature prolongée et fort plaisante, dans une contrée où les khalifes manifestent un réel souci du bien-être de leurs administrés. Les espaces publics des villages y sont joliment fleuris, les lotissements bénéficient d'une voirie somptueuse, avec des carrefours sécurisés par des giratoires ornés d'une végétation soigneusement entretenue. Les trottoirs sont véritablement dignes de cette appellation et deux adultes de stature courante peuvent aisément s'y saluer et se croiser, sans que l'un soit mis dans l'obligation de s'aventurer sur la chaussée.

Bref, les villages de cette contrée sont aménagés selon tous les critères que notre Khalife s'est bien gardé d'imposer à ses amis promoteurs, au cours de ces vingt dernières années d'urbanisation anarchique du khalifat de Khanay.

Avant d'entamer l'examen de l'inévitable Ego-Edito, nous tenons à saluer l'immense originalité créative et artistique des administrateurs de la toute nouvelle confrérie Khanay Agitations que nous révèle la page de couverture. Pour concevoir leur logo, ces brillants esprits n'ont rien trouvé de mieux que de plagier servilement l'emblème officiel de notre khalifat.Nous formons le vœu qu'après avoir découvert cette infamie, notre Khalife n'aura pas manqué d'engager une vigoureuse estation (©®™) en justice contre cette usurpation scandaleuse.

En page 25 de la Gazette de Propagande, nous découvrons d'autres idiosyncrasies de cette singulière confrérie. Pour leurs publications, les autres associations du village se voient allouer une quinzaine de lignes et une image, éventuellement deux si leurs dirigeants sont bien en cour. Nos petits veinards de Khanay Agitations ont droit à une pleine page et à six clichés. A cela s'ajoute leur privilège, révélé par les vaillants ARCAdiens, de pouvoir disposer d'un délai supplémentaire confortable, pour publier leurs exploits.

Enfin, cerise sur le gâteau et olive sur la pizza, nous apprenons, avec un grand soulagement, que les deux Kho-Vizirs qui administrent cette confrérie, sont idéalement assortis. Nous étions déjà habitués aux jérémiades du Khalife quand il éprouvait le besoin de faire diversion sur sa gestion calamiteuse. Nous voici maintenant avec un compère qui se lamente sur des incitations au "boycott" (sic) de sa fête de la musique. Vous avez dit BOYCOTT ? Grands Dieux ! Dans quelle époque vivons-nous, pour que trois mots humoristiques sur une gazette virtuelle, provoquent un paragraphe entier de jérémiades de la part d'un acolyte dont le seul mérite aura été de signer un chèque, pour louer les services d'un orchestre avec l'argent des contribuables.

Après ces quelques digressions qui valaient néanmoins le détour, nous voici rendus à la lecture attentive et bienveillante du sempiternel Ego-Edito du Khalife. Échaudé par l'accueil réservé à ses précédents exploits épistolaires, il a mandaté son nègre pour gloser sur un projet qui n'aboutira pas avant quelques décennies, si tant est qu'il voie jamais le jour : le mirifique "Schéma Général de Circulation".

Pour commencer, notre Khalife qui se targue de 20 années d'expérience en bricolages approximatifs dans la gestion communale, découvre que "la création de cheminements piétonniers sécurisés fait partie des attentes de la population". Diantre ! Quel skhooop ! Mais qu'imaginait-il donc, cet olibrius ? Que la population était essentiellement composée de citoyens suicidaires, impatients d'agiter une muleta sous les naseaux fumants des carrosses qui circulent, tant bien que mal, sur une voirie dépourvue de trottoirs et parsemée de trous à faire pâlir un Emmenthal AOC pur jus, originaire d'Helvétie ?

Ensuite, notre expert en consultations de la population, décrète tout bonnement et sans rire, que dans les observations formulées par les citoyens, "c'est surtout l'intérêt particulier qui s'est exprimé". C'est un fin connaisseur qui nous parle ainsi. Depuis plus de 20 ans, il consacre l'essentiel de ses activités à ses intérêts particuliers et, accessoirement, à ceux de ses thuriféraires opportunistes, éphémères et volatiles.

Quant aux changements annoncés dans nos "habitudes quotidiennes … de stationner", notre bateleur de Khalife devrait commencer par donner l'exemple, en s'abstenant d'entraver la circulation des piétons avec son rutilant Khat-Khat, abusivement stationné devant le porche de sa chimérique Maison des Arts. Au cas où il n'en aurait pas encore pris conscience, nous attirons sa distraite attention sur l'existence d'un vaste parking public à quelques pas de là. Craindrait-il d'user ou de maculer ses précieuses babouches ?

* * * * *




Un fidèle lecteur nous propose une illustration de ce qu'aurait dû être la voirie dans tous les nouveaux quartiers du khalifat, si les bricolages, l'incompétence et les filouteries n'avaient pas prévalu dans leur implantation, au seul profit d'intérêts très particuliers.